D'autres poèmes de Flacon d'Azurs

Un poème du premier recueil

Un poème du second recueil


L'atelier de Lise



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Eclat d'écorce


Silence autour de ma forêt d'hiver.
Sous l'avisé conseil du vent polaire,
La rumeur agate de l'aube fougère,
Décolle le linceul serein des pierres.

L'horizon, aquarelle ornée de lichens bariolés,
Volutes amarantes, serpents de lierre nacrés,
Des lueurs de marbre rouge vibrent, enlacées,
Sur le fleuve métal, irisé, où fane l'écu lunaire.
Le gel de Venus coule de l'arbre jusqu'à terre.

A l'orée du bois, veillent les étendards de jade,
Ces épicéas altiers, guetteurs nocturnes fades.
Dans le noir, brillent des entrechats, la braise.
Quatre Phénix, croisant au firmament sans atours,
Laissent présager azur lucide, soleil de glaise.
Lisière des sens, à leur plus haute tour.

Aux confins du dôme, se voile la nuit Wigwam.
Heure cristalline. L'éveil, les essences, le miel.
Une main agile, aux manières épiques de Shaman,
Poudre le mélèze Alpha d'une corolle vermeille.

Mais l'herbe est comme givre, arête figée par l'âge.
La flèche fugitive du ciel, cassée pour un bon ouvrage.
Panorama de troncs mutilés pour un nouveau passage.
Hêtre morne, Aigle Aveugle, le plomb des messages.
Mon coeur déposé sur le rocher, fendu sous l'orage,

Voici l'histoire qui compte, la légende du feu…
Le pin, l'éclair et la providence des lieux.
L'homme original, brûlé, retrouvé à la pipe basanée.
La sève boréale étanche la soif animale.
Une liaison campe encore sur le végétal.
Cette préface demeure sur le vent gravée.
Cercle aérien, multicolore, pure majesté.
Conception naturelle, libre de virevolter.
La sagesse vit dans la fumée.


Dans la brume des Montagnes Noires, au coeur de l'Armorique, naquit une étrange attirance pour les arbres. La réflexion circulaire qui visite toute chose, tout être vivant, rayonne jusqu'à l'émergence de l'esprit. Respect de l'ordre naturel, sagesse et harmonie, les constituants de Flacon d'Azurs, carnet poétique en prose et en vers de l'année 2000.